Pour un artiste la créativité est l’essence de son moyen d’expression, la création d’un projet est comme la naissance de quelque chose qui est enfoui en nous et reprend vie à travers sa réalisation.

La création est notre besoin même de nous exprimer, de puiser à travers le réservoir de notre vécu, de nos désirs et rêves, et expérimenter chaque fois émotions, sentiments, idées deviennent alors l’aboutissement même de notre propre recherche.

Cette créativité nous permet de ressentir qui nous sommes et quelle place nous occupons dans ce monde, elle nous permet de prendre conscience que notre art appartient bien à la personne que nous sommes dans la vie de tous les jours, mais aussi que notre travail nous permet de découvrir qui nous sommes vraiment.

La photographie fait voir et rempli une fonction quasi magique de révélation, et c’est parce qu’elle fait voir qu’elle fait penser c’est à dire qu’elle invite le spectateur à mettre en rapport des éléments que son oeil ne peut naturellement voir ensemble dans l’expérience quotidienne. Cette propriété n’est toutefois efficace qu’à une condition : prendre le temps de regarder l’image photographique en tant que telle, et ne pas se contenter de la consulter sur un mode documentaire ou informatif. Car dans ce cas, on ne va à l’image qu’en voulant y retrouver ce que l’on connaît déjà, on ne la traite que comme trace ou simple représentation, et on s’empêche de la regarder comme photographie. C’est l’attention au caractère photographique de l’image plutôt qu’à la fonction image de la photographie qui nous permet d’y voir plus que l’on ne voit d’ordinaire dans l’expérience. En ce sens, l’effet d’irréel est aussi un effet de surréel : il y a plus à voir, et ce plus en créant un écart par rapport visuel empirique, fonde toutes les possibilités esthétiques de la photographie.

En donnant ainsi à voir, la photographie donne à penser.

Après m’être intéressé à l’esthétique du corps et à la mise en scène pendant ma carrière de photographe de mode ces vingt cinq dernières années, Muni d’une large maitrise technique acquise durant cette expérience, à présent je me concentre sur l’observation de mon environnement que je transpose tantôt en noir et blanc, tantôt en couleur pour souligné la dimension graphique des espèces végétales ou de la matière environnante, en tachant d’introduire une forme de surréalité et de poésie dans la composition de ces images.

Depuis mon installation dans le sud de la France, après plusieurs années de recherche, je perçois que mes créations et que l’évolution de mon travail ont évoluées plus vers une représentation plus plastique que photographique du monde, ce qui a complètement transformé et ouvert les voies du possible de la réalisation de mes oeuvres avenirs.

Travailleur obsessionnel, j’avance instinctivement, pas à pas, dans cette pratique, en présentant mes oeuvres à travers des expositions. par série, me confrontant directement au public.

 

Didier Van der Borght

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